Sous le masque du divertissement, l'appauvrissement culturel, sous le masque d'une information globale, l'omission ou la sélection idéologique, sous le masque de la neutralité, les lobbies...
Ce blog a pour seul but de dévoiler quelques dysfonctionnements des media, mais aussi de pointer fautes et maladresses parfois anecdotiques voire drôles dont le nombre croissant relève d'une incompétence inquiétante.

mercredi 20 mai 2015

Maigreur, misère, malhonnêteté, media

Les pouvoirs publics ont récemment relancé l'idée qu'il fallait encadrer la sélection des mannequins défilant sur les passerelles, ces dernières pouvant aisément susciter chez les jeunes filles un comportement d'imitation idolâtre. En effet, la maigreur exagérée de certains top models est sujette à débat, et ce, à bon escient. Outre la crainte de voir les jeunes spectatrices sombrer dans l'anorexie à force de regarder de pauvres filles décharnées à coup de privations, de litres de café et de cigarettes à gogo (trois mesures drastiques pour une diète, et largement répandues dans le milieu), exhibant leur jambes de héron surplombées de deux maigrelettes fesses molles qui plus est, les media ne se privent pas d'ériger ces victimes du mercantilisme en stars, d'où l'idolâtrie facile et le mimétisme à l'avenant.
On peut malheureusement imaginer que même en cas de loi celle-ci ne suffira pas, car la plupart des défilés sont filmés ou photographiés en dehors du territoire, sans parler de la presse people qui n'a que faire de ce genre de contraintes et autres émissions de télé dont le fonds de commerce n'est que contrevenance délibérée.


Bref, on ne peut qu'encourager les pouvoirs publics à poursuivre dans ce sens, mais une question me vient aussitôt : n'y aurait-il pas d'autres règles à respecter dans l'image que transmettent certaines personnalités aux yeux d'innocentes spectatrices ? La télé-réalité, de plus en plus trash malgré son néant de contenu, n'abonde-t-elle pas aussi dans l'élaboration d'icônes ? Or, quand on voit (et je n'évoque que l'aspect physique !) des femmes dans la seule inquiétude est de ressembler à des actrices de pornos, tatouées de la tête aux pieds, outrageusement maquillées, vêtues de minuscules pièces de tissu et arborant piercings et colifichets de mauvais goût, il me semble qu'on serait en droit d'espérer une loi de contrainte à leur effet également, et ce afin de préserver les adolescent(e)s. J'ajouterai que nous avons quelques années devant nous, en France, avant que la télé-réalité n'atteigne des abîmes plus profonds encore comme c'est le cas en Allemagne ou aux Pays-Bas (pour l'Europe) où l'un des points forts de ces émissions est de filmer les misérables protagonistes sous la douche, exhibant, pour les femmes, outre ce que j'ai indiqué plus haut, une épilation intégrale soi-disant à la mode, ce dernier détail illustrant bien le dessein caché des producteurs : atténuer la frontière entre divertissement médiatique de masse et programmes réservés à un public adulte. Notons que les quelques années en question se comptent sur les doigts de la main, hélas, car la télé-réalité dont le seul but est de montrer des gens nus est déjà arrivée sur nos ondes...

J'ajouterai, afin que mon propos soit bien clair, que la nudité, l'érotisme, la vulgarité, la pornographie ne sont pas des concepts qu'il faut interdire car chacun fait ce qu'il veut dès l'instant où il est apte à le décider ; ce qui est inquiétant et inadmissible est que ces concepts véhiculent des images dans des media accessibles à tous et notamment à des mineurs !