Sous le masque du divertissement, l'appauvrissement culturel, sous le masque d'une information globale, l'omission ou la sélection idéologique, sous le masque de la neutralité, les lobbies...
Ce blog a pour seul but de dévoiler quelques dysfonctionnements des media, mais aussi de pointer fautes et maladresses parfois anecdotiques voire drôles dont le nombre croissant relève d'une incompétence inquiétante.

mercredi 26 août 2015

La langue française à bout portant

Alain Rey, le lexicographe en charge de l'édition du dictionnaire Le Robert, était interviewé aujourd'hui sur France Info à l'occasion de la rentrée scolaire et donc du renouvellement du célèbre ouvrage.
Bien entendu, il fut question des nouveaux mots figurant dans la nouvelle édition. Il plait aux media de se gausser des vocables choisis chaque année, tout en les adoubant par la sorte car favorisant une absurde course à la sensation.
Ainsi, deux exemples ont été cités : zénifiant et mémérisant. Le premier n'a rien d'extraodinaire si ce n'est son inutilité. On aurait tout aussi bien pu inventer fengshuisant lorsque le fengshui était un peu plus en vogue, mais peut-être qu'à l'époque (il y a environ une dizaine d'années), la course effrénée au sensationnalisme lexical n'était pas encore un sport d'équipe composée par les fanfarons malhonnêtes et mal intentionnés des media et des mauvais élèves des institutions censés défendre les valeurs institutionnelles précisément. La langue française est proie devenue récurrente.
Mémérisant est, lui, pour le coup totalement ridicule voire honteux. Mis à part Cristina Cordula, la styliste animatrice brésilienne de M6 dont on peut douter du purisme linguistique et a fortiori en ce qui concerne la langue française, est, à ma connaissance, la seule qui utilise ce terme (ainsi que les femmes qui participent à son émission, bien sûr). Même si je ne suis pas au fait de l'ampleur de l'utilisation de ce mot, - en dehors de M6 donc -, la langue française n'a rien à y gagner, bien plus à perdre, et constater qu'Alain Rey, jadis respectable, se prête à des jeux pareils, me consterne.
 Doit-on, sous prétexte que les media relayent des aberrations de langage, autoriser et enseigner ces erreurs récurrentes que l'on entend partout depuis des années, à l'image "des gens qui croivent", qui "vouaillent", "au jour d'aujourd'hui", " à très vite", j'en passe et des meilleures... ?

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