Sous le masque du divertissement, l'appauvrissement culturel, sous le masque d'une information globale, l'omission ou la sélection idéologique, sous le masque de la neutralité, les lobbies...
Ce blog a pour seul but de dévoiler quelques dysfonctionnements des media, mais aussi de pointer fautes et maladresses parfois anecdotiques voire drôles dont le nombre croissant relève d'une incompétence inquiétante.

mercredi 28 janvier 2015

Casque bleu espagnol tué au Liban

Sur Euronews on apprend qu'un casque bleu espagnol a été tué par Tsahal au Liban, lors d'un bombardement israélien en représailles de l'attaque du Hezbollah quelques heures plus tôt, au cours de laquelle 2 soldats de Tsahal ont trouvé la mort et 7 autres ont été blessés.
Sur M6, dans le 1945, la nouvelle est tout autre : 2 soldats israéliens et un casque bleu espagnol ont été tués par le Hezbollah.
Outre le fait, inquiétant et lourd de signification, que l'info de M6 ait été d'une fugacité laconique, cela démontre soit l'incompétence de la chaîne soit de la pure et simple désinformation. Or, s'il s'avérait que l'information a été délibérément édulcorée, cela traduirait l'inacceptable réalité d'un discours idéologique émis sur une antenne grand public. Cela serait honteux, criminel et digne de la pire propagande.

mardi 27 janvier 2015

La barre à gauche, mais jusqu'où ?

Le parti Syriza a remporté les élections législatives en Grèce (quoique à 2 sièges de la majorité absolue).
En France, les media évoquent qu'un parti de gauche radicale a été élu. Etrange, jamais je n'ai lu ou entendu la droite radicale dans les media. Est-ce pour bien distinguer les deux extrêmes, car d'extrêmes il s'agit ? L'extrême gauche bénéficierait-elle de plus de tolérance que sa directe opposée ? Et si oui, pourquoi ? Le Nouvel Obs va même jusqu'à se féliciter de cette victoire ; je ne savais pas le Nouvel Obs anti-capitaliste, auquel cas faudrait revoir leur société dans le fonctionnement, le montage et le discours.
Mais la question n'est pas là, car peu importe que le Nouvel Obs ou d'autres media traditionnellement de gauche, encore que républicaine et démocratique, posent en chantres de la révolution communiste, marxiste, léniniste ou anticapitaliste, la question est : que nous a donc enseigné l'Histoire qui fait les opinions éprouver plus de clémence pour l'extrême gauche que pour l'extrême droite ? Puisqu'il s'agit d'un débat qui louvoie depuis des années sans consensus, je ne compte pas m'y attarder, mais il me semble opportun et nécessaire de dénoncer cette tolérance partiale car elle représente uniquement un discours idéologique des media et non un jugement honnête et impartial de ceux qui ont fait l'Histoire. Il est quand même fortement regrettable que des media émettent un jugement malhonnête et impartial, issu d'une idéologie qui ne devrait en rien influencer la diffusion de l'information.

jeudi 22 janvier 2015

Le roquet aboie, les loups sont en meute, et le tigre blessé résiste

Bien des gens farcis de connaissances n'ont aucune raison.
Cette pensée de Démocrite me revient aussitôt à l'esprit lorsque Paul Krugman, prix Nobel d'économie et chroniqueur du New York Times, rédige un article dans lequel il fanfaronne à l'encontre de ceux qui voyaient en Poutine un fin stratège et un leader hors norme. Non content d'aller jusqu'à taxer ceux-là d'extrémistes de droite charmés par la seule aura du président russe (allez déjà savoir pourquoi...), il juge que ce dernier est en fait un mauvais homme d'état car l'économie de son pays est en chute libre (dépréciation fulgurante du rouble, économie uniquement basée sur le pétrole,...) ; mais quelle pouvait être la situation en Russie tandis qu'un véritable assaut est mené contre elle (déjà Gorbatchev en avait souffert, avec les conséquences que l'on connaît, lorsque l'administration Reagan avait convaincu - contre quelles rétributions ? - l'Arabie Saoudite de gonfler sa production de pétrole afin de dévaluer la production soviétique ? Le ministre des affaires étrangères iranien évoque, d'ailleurs, qu'il s'agit bien d'un acte de guerre contre la Russie.
Krugman démontre que ses analyses sont finalement et uniquement basées sur une idéologie bien arrêtée. Cela s'appelle de la propagande, non une analyse objective.

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Ecologie, économie, Histoire

Une fois encore, à la faveur de la diffusion d'une énième étude sur le réchauffement de notre planète, les media nous clament haut, fort et tremolos à l'appui que l'activité humaine met en péril notre habitat, et ce, irrémédiablement. Dans le 19/45 (M6). Que l'activité humaine (agriculture, industrie, déforestation, etc) participe du réchauffement global est un fait qu'il serait ridicule de contester, entrainant notamment une élévation des eaux, mais dans quelle mesure ? N'y aurait-il pas un intérêt  plus économique qu'écologique de la part des media à la solde des faiseurs de marchés ? Rappelons-nous, afin de se donner tous les moyens de réflexion, qu'il y a 9000 ans environ, le niveau des océans était 120 à 150 mètres plus bas que de nos jours, et ce, dû à un changement climatique naturel. Quant aux gaz à effets de serre, nous sommes encore en-deçà du niveau atteint il y a 800000 ans. Nulle activité humaine alors, et rien ne s'est avéré irrémédiable....


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Le péril Facebook

L'un des faits de société majeurs de ce début de siècle est, sans aucun doute, la naissance et l'essor prodigieux de Facebook. Pieuvre agrégative d'informations personnelles, super tour de Babel des libertés individuelles, le tout sous couvert de socialisation bon enfant, le phénomène est plus qu'inquiétant, à l'heure où toutes sortes de systèmes (informatiques ou non) s'enrichissent à une vitesse jamais atteinte de fichiers portant sur tout et tout le monde. Facebook, à l'inverse des collecteurs de données institutionnels ou financiers, se targue, hypocritement, de ne faire que concourir à la globalisation mutuelle presque fraternelle de l'expression des hommes et des femmes partout dans le monde. Récemment, Zuckerberg, le fondateur, a mis en place un club de lecture, préconisant la découverte de tel ou tel auteur. Le premier, Moises Naim, a vu le tirage de son livre s'épuiser bien plus rapidement que prévu (d'autant que Naim est un illustre inconnu à l'échelle de la planète, mais vraisemblablement pas de Zuckerberg). Non content de son hypocrisie et de sa soif de collecte, Facebook ajoute le cynisme à ses armes : selon les termes de son fondateur, évoquant l'ouvrage du premier lauréat du club : (Naim) explore la façon dont le monde change pour donner plus de pouvoir aux individus plutôt qu'aux gouvernements, armées et autres organisations. Cela en serait presque risible si cela ne traduisait pas une malhonnêteté bien révélatrice des desseins du réseau social et de son fondateur...

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La langue française en péril

Encore une aberration du langage parlé par les animateurs et autres journalistes :
à très vite !
Ca ne veut pas dire grand chose, et c'est particulièrement dénué de logique. 
A très bientôt, indique que l'on pose un jalon dans le futur.
A très vite, si tant est que cela puisse signifier quelque chose, voudrait juste indiquer qu'on accélère !

France info, la laïcité à l'école

Sur France Info, ce matin vers 9 heures, une professeure du collège était interviewée. Il était notamment question de la laïcité dans l'éducation. 
La professeure choisie était d'origine maghrébine, ce que je ne critique pas (attention, que les choses soient claires, son origine, selon moi, n'infirme en rien ses potentielles qualités d'enseignante). On peut, par contre, se demander pourquoi tant de personnes interviewées par les media sur la question de la laïcité sont d'origine étrangère, de surcroît maghrébine. Il est évident que la réponse est simple, et ridiculement prévisible de la part de media qui ne se fatiguent plus dans l'élaboration du déroulement de leurs thèses. Une Magrébine parce que ce sont des musulmans qui ont commis les attentats des dernières semaines (bien qu’extrémistes donc rejetés par la majorité des musulmans), et les media ne se gênent pas pour user de l'amalgame, bien que s'en défendant ! Signalons, par ailleurs, que l'enseignante en question n'était pas à son coup d'essai et avait déjà été sollicitée par les media lors de la loi Peillon, portant déjà sur la laïcité (l'Islam a décidément mauvaise presse depuis pas mal de temps, tandis que d'autres religions ne sont pas inquiétées par des amalgames qui pourraient aisément découler des évènements internationaux).
Je reprocherai, cependant, une opinion de l'enseignante. A la question, posée par la journaliste, Qu'est-ce, pour vous, que l'enseignement laïc du fait religieux ?, l'enseignante a répondu, presque goguenarde, Je ne sais pas, il faut leur demander, faisant référence aux instances du Ministère de l'Education. La réponse est pourtant simple : informer les élèves des évènements historiques à l'origine des religions, puis le développement géopolitique de celles-ci en ce qui concerne l'approche factuelle ; en ce qui concerne l'approche spirituelle, rappeler le droit, en démocratie, de se soumettre aux droits et aux devoirs de sa religion dans le strict et inviolable respect des lois du pays dans lequel on se trouve.
Il faut croire que les solutions simples n'emballent pas les media qui souffrent d'un syndrome de marionnettiste.

mercredi 21 janvier 2015

JDD, Journal Douteux du Dimanche

Il y a quelques mois, l'un des rédacteurs en chef du JDD (Journal du Dimanche) affirmait gravement que l'antisémitisme était pire que le racisme. Je n'ai même pas envie de m'attarder sur une pareille insulte faite au bon sens, à la morale, à l'humanité. Il est juste navrant de constater qu'un faiseur d'opinions ait eu l'occasion, au cours d'une interview télévisée, de dire une chose pareille sans en être inquiété. Liberté (de dire des inepties abjectes et idéologiquement douteuses ?), Egalité (pourquoi pas dans la reconnaissance de la souffrance des peuples dans l'Histoire alors ?), Fraternité (certains sont plus frères que d'autres a priori).

Lorsqu'on lit le JDD, finalement, rien d'étonnant à ce que j'évoque ci-dessus. Le journal est plus qu'engagé.
Il est également très représentatif de cette mouvance bien-pensante, selon eux et malheureusement très répandue par ailleurs, qui pardonne leurs amis ou la crasse de leurs intérêts même lorsque des faits seraient impardonnables.
Je ne sais quelle position le JDD a soutenu lors du procès pour pédophilie de Roman Polanski, mais lorsque je lis l'interview que Danielle Attali a réalisé le 18/01/2015 avec Setsuko, la veuve du peintre Balthus, je parierai fort, espérant me tromper, que le talent de Polanski a dû les convaincre de ne pas donner suite dans la critique sévère dont le cinéaste aurait dû être la cible.
En effet, des polaroids que Balthus prenait de ses modèles très jeunes et nues, ont été considérés non avenus dans l'exposition, tout du moins en Allemagne. La journaliste, elle, pardonne au nom de l'art, évoquant de la sensualité plutôt que des poses sexuelles. Une enfant de 10 ans n'a pas à être sensuelle, nue de surcroît !

Encore un media qui perturbe l'opinion publique, non par des arguments empreints de respect, de liberté, de respect de la liberté (de tous !), - ce qui aurait  été défendable et légitime, - mais au nom de postures idéologiques, pseudo-philosophiques, pseudo-artistiques, à l'encontre même des règles ou des lois.

Libération, 20 janvier 2015 - Béquille intellectuelle, par Laurent Joffrin

Laurent Joffrin, dans Libération, parle du complotisme en ces mots :

Le complotisme, qui consiste à attribuer tel ou tel crime à des puissances secrètes, n’est pas seulement un dérapage de la raison, un biais de l’esprit. C’est aussi une idéologie. Et cette idéologie, au bout du compte, tend à miner les bases mêmes de nos sociétés démocratiques.
Autant le dire : nous sommes tous, peu ou prou, accessibles au complotisme. D’abord parce qu’il est plus romanesque. Nourris de fictions, nous avons toujours la tentation d’écarter les explications trop simples, de suspecter dans l’événement qu’on nous présente une machination secrète, bien plus excitante que le simple enchaînement des causes et des effets apparents… Ensuite parce qu’il existe de vrais complots. Ravaillac qui tua Henri IV était probablement membre d’un réseau, tout comme les auteurs de l’attentat de rue Saint-Nicaise contre Bonaparte. Dreyfus ne fut pas victime d’une erreur judiciaire mais d’une action secrète et concertée de l’état-major, qui a produit de fausses preuves à son procès. La CIA a renversé Mossadegh, Diem ou Allende. Enfin, dans beaucoup d’affaires, les autorités commettent des erreurs, cachent des éléments, mentent sur des points secondaires, alimentant la suspicion même quand il n’y a rien à soupçonner. L’attentat du 11 Septembre n’a débouché sur aucun procès, ce qui a laissé dans l’ombre des pans entiers de la vérité. Le complotisme, évidemment, s’engouffre dans ces brèches, même si elles ne mènent à rien. Cette méfiance, souvent, dégénère. Contre toute raison, contre toutes les preuves, contre toute logique, des groupes plus ou moins étendus affirment avec véhémence une version alternative des grands événements : non, Oswald n’était pas le seul tireur à Dallas, la mafia, la CIA, les Cubains ou la conjonction des trois a organisé l’assassinat de Kennedy. Non, la Nasa n’est pas allée sur la Lune, c’est une mise en scène. Non, le 11 Septembre n’est pas le fait d’Al-Qaeda mais d’un service secret, ou même du gouvernement américain lui-même… On a beau produire des preuves, convoquer des dizaines de témoins, réfuter sans appel les affirmations des complotistes, rien n’y fait. Ces thèses pathologiques reposent sur un triple sophisme : ce qui est établi est d’abord désigné sous le terme dépréciatif de «version officielle», même quand les sources sont multiples. On écarte ainsi les faits les plus tangibles. On se concentre ensuite sur les détails qui clochent, les «zones d’ombre». Enfin, on suggère une explication alternative, qui met en jeu des acteurs cachés, qu’on se garde bien de désigner avec précision. Les tours du World Trade Center n’ont pas pu s’effondrer toutes seules (si, deux avions les ont percutées). C’est un missile qui a frappé le Pentagone le 11 septembre 2001 (non, c’est le quatrième avion). Et comme les complotistes, à la manière des négationnistes, sont intarissables sur les détails, les esprits faibles s’y laissent prendre, oubliant les faits évidents. Ces faux arguments inlassablement ressassés ont un seul objet : démontrer que nos démocraties sont manipulées par des forces obscures qui en pervertissent le fonctionnement, le Mossad, la CIA, les francs-maçons, les juifs, les Illuminati, le groupe de Bilderberg, le grand capital, les sociétés transnationales, etc. C’est la béquille intellectuelle des extrémistes : si les démocraties sont manipulées, autant instaurer une dictature (communiste, fasciste, islamiste…) qui terrassera les pouvoirs occultes et changera enfin la société. Le complotisme est l’antichambre de la tyrannie.

  En ce qui concerne la définition du complotisme, il a tout à fait raison, et je ne peux que me réjouir que le directeur de la rédaction d'un journal de gauche pense ainsi.Moins louable, cependant, de faire mine du pourfendeur de tous les complots lorsque il fait montre d'une neutralité exemplaire. Les media, dont le sien, traitent l'info comme bien leur semble, selon leur propre idéologie car il n'est pas
erroné d'affirmer que son journal affiche clairement sa tendance politique.
Ainsi, la mésinformation voire la désinformation qu'il reproche aux faiseurs de théories du complot, si dans son cas ne traduisent pas un complotisme, sont bien les constituantes d'un discours partidaire.
Quelle légitimité alors dans la critique d'autres idéologies ? Gageons que sa réflexion seule, exempte de ses appartenances visibles dans bien d'autres de ses propos, soit à l'origine de son texte, lequel, par lui-même, mérite l'adhésion.

La fresque du CHU de Clermont

Les internes du CHU de Clermont-Ferrand ont une fresque en salle de garde dans laquelle on voit Wonder Woman aux prises de trois autres super héros dans un gang bang que d'aucuns estiment plus ressembler à un viol.
Là n'est pas la question, car ce qui est à noter est la réaction des media qui n'évoquent cette fresque que depuis que des bulles ont été ajoutées au dessin, exprimant le mécontentement des médecins à l'égard des nouvelles lois, visant ainsi la ministre de la Santé, Marisol Touraine, que beaucoup jugent être la victime du gang bang affiché aux murs.
La deuxième phase de communication médiatique a depuis, pour fond, de relayer les propos outrés d'associations féministes qui y voient une abjecte atteinte à la dignité de la femme. Cela peut se comprendre, mais pourquoi seulement maintenant ? Il parait que la fresque existe depuis plus d'une dizaine d'années.
Bref, nul pour se poser la question que je me pose : est-il normal qu'une fresque pornographique soit exposée dans une salle de garde d'hôpital ? L'humour potache voire graveleux du corps médical est bien connu, mais tout le personnel qui se rend dans cette salle, depuis plus de dix ans, est-il forcément adepte de ce genre d'illustrations ? Je suis sur du contraire, et je ne vois pas l'intérêt de choquer la morale et l'éthique de certains au seul bénéfice de la liberté d'expression d'autres, lesquels, en l'occurrence, n'ont rien fait d'autre que d'apposer leurs fantasmes estudiantins sur un mur appartenant à l'administration publique. Cependant, et cela est plus qu'agaçant, révoltant même, les internes ont jugé bon de se défendre en arguant qu'ils bénéficiaient de la liberté d'expression, s'appuyant impudemment sur la vague Charlie. Mais quel peut donc bien être le rapport entre une revendication idéologique (louable ou non, là n'est pas non plus la question) et un dessin ridicule destiné à émoustiller des post-pubères obsédés que leur corporation a traditionnellement autorisé voire incité à se comporter comme tels ?
La pornographie est un mode d'expression qui contente nombre de gens, et je ne cherche nullement à la condamner, mais les supports et les lieux qui lui sont destinés devraient être ceux d'ordre privé, ou tout du moins, conçus de telle sorte que seuls les adeptes en soient les spectateurs.
Les media, craignant de ne passer pour puritains ou tout simplement parce que les esprits qui les dirigent veulent faire montre de leur grande tolérance et liberté, n'ont donc axé leur communication, dans ce cas de la fresque de l'hôpital clermontois, que sur l'aspect politicien et idéologique.
Il semble que, de nos jours, la morale soit une préoccupation honteuse... Peut-être faudrait-il la redéfinir, la mettre au goût du jour selon la société actuelle, certes plus ouverte à bien des expressions, expliquer que la morale ou une éthique civique sont des bases politiques de toute démocratie intelligente. Voilà le rôle que les media devraient tenir.

mardi 20 janvier 2015

Fautes de français

Marie Drucker (France 2) évoque l'addiction des jeunes par l'expression l'empire de la drogue. Ne serait-ce pas plutôt l'emprise ?
Xavier de Moulins (M6), lui, nous signale qu'un individu avait mal à partir au lieu de maille à partir.
 
Beaucoup de gens commettent des fautes de français, mais ne sont pas journalistes. Il est loin le temps des présentateurs  du JT au langage irréprochable, loin même l'époque où les pubs n'affichaient pas des fautes d'orthographe ou de grammaire ! A qui la faute ? Très certainement les sacro-saintes sciences de l'éducation qui finiront par nous imposer la dictée positive dans les écoles, préférant saluer 3 bonnes réponses sur 10 plutôt que de rehausser les 7 mauvaises à des fins pédagogiques.
 
Quelques exemples d'erreurs courantes, trop entendues au quotidien :
faut mieux au lieu de vaut mieux. Pour ne pas se tromper, il suffit d'inverser pour se rendre compte du bon choix : mieux vaut sonne mieux à l'oreille que mieux faut, même pour ceux qui font souvent l'erreur.
au jour d'aujourd'hui : hui étant déjà le jour en cours (en espagnol hoy, en portugais hoje), cela voudrait dire au jour du jour en cours !
la plupart des médecins ont fait grève devrait être la plupart des médecins a fait grève, car le sujet est la plupart.
Ces trois erreurs, très répandues, sont hélas trop courantes dans les media !
 
0,8 millions et non 0,8 million, car ce n'est pas parce que la valeur est inférieure à 1 qu'il faut la considérer au singulier. Dès l'instant où le chiffre annoncé est la résultante d'une multiplication de 1 (en l'occurrence par 0,8) par un autre chiffre que lui-même, même décimal, le pluriel est de mise. Ainsi, une moyenne de 1,4 habitants.
Cette erreur est, à mon sens, la plus fréquente.

France 2 - Journal de 20 heures du 16/12/2014

France 2 - Journal de 20 heures du 16/12/2014


Un reportage dénonce le cumul des mandats de chefs d'entreprise au sein de plusieurs conseils d'administration. Une directive, émanant du MEDEF, détermine, en effet, que ce type de cumul n'est pas toléré. De prime abord, mais le journaliste n'en fait pas état, il siéra à chacun de reconnaître que l'illégitimité d'un cumul des mandats dans le secteur privé ne devrait pas apparaître aussi grave que dans le secteur public,  car l'argent des contribuables n'est pas en jeu et, de plus, dans le privé, il est normal que les revenus s'articulent selon les fonctions exercées, nombreuses ou pas, le fait de travailler pour plusieurs entreprises n'étant en rien un délit.
Le fait que les revenus de ces chefs d'entreprise puissent paraître extrêmement élevés ne constitue pas un indice probant et suffisant de malhonnêteté. Or, le journaliste joue sur la corde sensible du téléspectateur en temps de crise. Notons, en aparté, qu'un des reportages suivants évoque la rétribution, en millions d'euros, que va toucher un ex-footballeur en tant que consultant pour une chaine sportive anglaise, mais cette fois, sans arrière-pensée, presque signifiant que le sportif en question mérite une telle somme, car il nous a fait rêvé en 1998 !
En quelques minutes, le journaliste d'une chaine d'Etat amalgame cumuls des mandats publics et privés alors que les premiers sont de toute évidence bien plus dommageables que les seconds pour la république et ses citoyens, puis encense les revenus mirobolants d'un ex-sportif sans la moindre circonspection, laissant entendre qu'un footballeur est plus méritant qu'un grand patron.
Mais la bancalité du reportage ne s'arrête pas là, car ce qui est dit par le journaliste est rendu tout à fait contestable par une information qui ne fait qu'apparaître fugacement à l'écran, lorsqu'un extrait du texte du MEDEF s'affiche, dans lequel il est précisé que le cumul des mandats est répréhensible dans des entreprises cotées en bourse. Il s'agit là de bien plus qu'un détail et il était absolument nécessaire de l'évoquer, car la directive prend ainsi tout son sens, ayant pour but alors d'inhiber les possibilités d'ententes illicites entre sociétés et la spéculation sur les marchés financiers.
En résumé, la petite rubrique du journal télévisé, intitulée L'Œil du 20 heures, nous a servi une information tronquée, dont l'incomplétude a provoqué des conclusions erronées, le parti-pris politique un amalgame indigne d'une chaine publique, le sensationnalisme un appel à la haine du patronat doublée d'une idolâtrie bénissant aveuglément le succès d'une vedette du sport.

Objectif

Ce blog a pour objectif de recenser et d'analyser des exemples représentatifs de l'inflexion qualitative des media, de la culture et plus globalement du panorama audiovisuel, ces derniers étant plus que vraisemblablement régis par des lobbies ou des intérêts contraires à ce que devrait être une démocratie républicaine, à savoir l'habitat le plus favorable à l'essor de l'excellence intellectuelle, d'une éthique humaniste, des libertés individuelles, d'un accès pour tous à une information fiable et exempte de toute idéologie, à la sincérité et à la légitimité des pouvoirs publics.