Sous le masque du divertissement, l'appauvrissement culturel, sous le masque d'une information globale, l'omission ou la sélection idéologique, sous le masque de la neutralité, les lobbies...
Ce blog a pour seul but de dévoiler quelques dysfonctionnements des media, mais aussi de pointer fautes et maladresses parfois anecdotiques voire drôles dont le nombre croissant relève d'une incompétence inquiétante.

mercredi 21 janvier 2015

La fresque du CHU de Clermont

Les internes du CHU de Clermont-Ferrand ont une fresque en salle de garde dans laquelle on voit Wonder Woman aux prises de trois autres super héros dans un gang bang que d'aucuns estiment plus ressembler à un viol.
Là n'est pas la question, car ce qui est à noter est la réaction des media qui n'évoquent cette fresque que depuis que des bulles ont été ajoutées au dessin, exprimant le mécontentement des médecins à l'égard des nouvelles lois, visant ainsi la ministre de la Santé, Marisol Touraine, que beaucoup jugent être la victime du gang bang affiché aux murs.
La deuxième phase de communication médiatique a depuis, pour fond, de relayer les propos outrés d'associations féministes qui y voient une abjecte atteinte à la dignité de la femme. Cela peut se comprendre, mais pourquoi seulement maintenant ? Il parait que la fresque existe depuis plus d'une dizaine d'années.
Bref, nul pour se poser la question que je me pose : est-il normal qu'une fresque pornographique soit exposée dans une salle de garde d'hôpital ? L'humour potache voire graveleux du corps médical est bien connu, mais tout le personnel qui se rend dans cette salle, depuis plus de dix ans, est-il forcément adepte de ce genre d'illustrations ? Je suis sur du contraire, et je ne vois pas l'intérêt de choquer la morale et l'éthique de certains au seul bénéfice de la liberté d'expression d'autres, lesquels, en l'occurrence, n'ont rien fait d'autre que d'apposer leurs fantasmes estudiantins sur un mur appartenant à l'administration publique. Cependant, et cela est plus qu'agaçant, révoltant même, les internes ont jugé bon de se défendre en arguant qu'ils bénéficiaient de la liberté d'expression, s'appuyant impudemment sur la vague Charlie. Mais quel peut donc bien être le rapport entre une revendication idéologique (louable ou non, là n'est pas non plus la question) et un dessin ridicule destiné à émoustiller des post-pubères obsédés que leur corporation a traditionnellement autorisé voire incité à se comporter comme tels ?
La pornographie est un mode d'expression qui contente nombre de gens, et je ne cherche nullement à la condamner, mais les supports et les lieux qui lui sont destinés devraient être ceux d'ordre privé, ou tout du moins, conçus de telle sorte que seuls les adeptes en soient les spectateurs.
Les media, craignant de ne passer pour puritains ou tout simplement parce que les esprits qui les dirigent veulent faire montre de leur grande tolérance et liberté, n'ont donc axé leur communication, dans ce cas de la fresque de l'hôpital clermontois, que sur l'aspect politicien et idéologique.
Il semble que, de nos jours, la morale soit une préoccupation honteuse... Peut-être faudrait-il la redéfinir, la mettre au goût du jour selon la société actuelle, certes plus ouverte à bien des expressions, expliquer que la morale ou une éthique civique sont des bases politiques de toute démocratie intelligente. Voilà le rôle que les media devraient tenir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire