Sous le masque du divertissement, l'appauvrissement culturel, sous le masque d'une information globale, l'omission ou la sélection idéologique, sous le masque de la neutralité, les lobbies...
Ce blog a pour seul but de dévoiler quelques dysfonctionnements des media, mais aussi de pointer fautes et maladresses parfois anecdotiques voire drôles dont le nombre croissant relève d'une incompétence inquiétante.

lundi 7 septembre 2015

Solidarité politiquement correcte

Dimanche 6 septembre, sur France Info, dont je ne me lasse de critiquer le propos et l'idéologie sous-jacente, un des sujets portait bien évidemment sur la crise des migrants.
Il y était question d'un groupe d'artistes s'étant réunis pour la cause. L'un d'eux, François Berléand, l'acteur, fut interviewé. Cette grande âme altruiste de tout temps et totalement désintéressée, confia qu'il lui était évident de rejoindre une cause de la sorte, et affirma que la photo du petit garçonnet syrien décédé sur une plage fut un déclic. Il raconta qu'il savait, depuis des mois, que des assassinats (je cite) avaient lieu, mais le sort du petit garçon l'émut efficacement.
Ainsi, on comprend que dans son discours mièvre et tendancieux à la fois, seule la photo de l'enfant le décida à bouger. De plus, il évoque des "assassinats". Quels assassinats ? Des malheureux ont péri en essayant de rejoindre l'Europe, mais qui est l'assassin ? Et, sans enlever quelque tragique que ce soit au sort du garçonnet, combien d'autres enfants ont péri que M.Berléand a ignoré sous prétexte qu'il lui faut une photo pour sortir de ces studios superficiels ?
Dans les informations qui suivirent, il fut question du Pape qui s'est récemment exprimé sur la crise lui-aussi, exhortant chaque paroisse d'Europe à accueillir une famille de migrants. L'invité de la rédaction était un prélat auquel la journaliste s'empressa de demander pourquoi seulement maintenant le Pape réagissait, laissant entendre que François n'avait, lui aussi, réagi qu'à la suite de la photo du garçonnet noyé. Outre le fait que le prélat renvoya la journaliste dans ses plate-bandes en rappelant que le Pape fut un des premiers à sensibiliser le plus grand nombre dès la crise de Lampedusa, n'est-il pas ridicule et abject (car cela traduit une idéologie malveillante) de critiquer la réaction tardive (faussement, en fait) uniquement due à la déjà célèbre photo tandis qu'on encense l'engagement facile, mondain et peut-être commercial, d'un acteur qui reconnait lui-même n'avoir réagi qu'après ladite photo ?

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